Flåm et l’Aurlandsfjord

Premier réveil, pas un nuage. Le ciel est d’un bleu éclatant, une couleur aussi vive que pure, presque aveuglante tant elle contraste avec l’ombre qui recouvre encore les montagnes environnantes. L’objectif de cette première journée est de revenir sur le trajet du Flåmsbana à pied, pour découvrir la vallée d’un peu plus près.

A la sortie du camping, je croise le couple de Coréens rencontré la veille dans le train. Ils sont venus me chercher au camping pour me proposer une escapade en kayak sur le fjord. A la vue de leurs mines pleines d’entrain et de leur initiative, je prends soudain une bonne bouffée d’altruisme. A plus de 1500Km de chez soi, seule, dans un pays étranger, on peut tout à fait se retrouver à pagayer joyeusement avec de parfaits inconnus et ça, c’est assez magique.  Après un bref instant de conflit intérieur je refuse finalement leur offre, non sans regrets. Je suis venue pour tenter l’expérience d’un voyage en solitaire et j’ai subitement l’impression qu’accepter leur proposition de balade en groupe, dès le début de ces 3 semaines en Norvège, casserait un peu ma dynamique et ma soif galopante de liberté.

Une fois sur le sentier en direction de la vallée, une première cascade dévale la montagne. Problème, le chemin indiqué sur la carte pour atteindre ladite cascade est en fait un champ rempli de vaches à l’allure parfaitement placide mais aux cornes relativement pointues. Face à ce paradoxe de la nature qui me dévisage d’un air mou, je décide de ne pas tenter de percée héroïque.

Après quelques kilomètres, se trouve l’église de Flåm construite en 1667. Elle est située au centre d’un petit cimetière paysager, bordé par la rivière et les champs remplis de moutons parés de cloches. Des lanternes sont placées sur les tombes fleuries. L’endroit, particulièrement calme et bucolique est une invitation à l’oisiveté , quoi de mieux pour un cimetière?

Un peu plus loin se trouve une seconde cascade (sans vaches) qui se jette dans un plan d’eau vert émeraude, l’endroit parfait pour se poser un peu, avant de refaire les 5km dans l’autre sens. Je repars donc en direction du camping, motivée par l’idée du sachet de brandade de morue lyophilisée qui m’attend patiemment, autant dire que j’avais vraiment faim.

 

 

Le lendemain, après avoir marché en direction d’Aurland, je prends le bateau pour rejoindre Undredal. J’ai bien tenté de demander au monsieur de l’accueil du camping si on pouvait se rendre à Undredal à pied… La réponse est oui, mais il faut compter 2 jours de marche en passant par dessus la montagne, contre 20 à 30 min par bateau depuis Flåm. Illustration flagrante de l’importance des liaisons maritimes et fluviales en Norvège.

Pendant la traversée, je réussi à voir un aigle royal au jumelles \o/

Je tente alors de le montrer à ma voisine de siège, sans grand succès. Quelques minutes après, elle arrive rapidement vers moi en me faisant signe de regarder la surface de l’eau car un banc de marsouins vient de passer juste derrière le bateau, échec n°2 qui aura le mérite de nous faire bien rigoler.

On trouve à Undredal la plus petite église en bois debout, toujours en activité, de toute la Norvège. L’église St Nicolas, construite en 1147 peut accueillir 40 personnes. Elle est vraiment minuscule, mais le village l’est également. Caché au creux de 2 montagnes, il compte 80 habitants et quelques 300 chèvres. La production de fromage est donc l’activité principale de cette petite communauté qui devait, jadis, poster des guetteurs autour du village pour se protéger des ours. Pour ma part, je me suis baladée dans le village, mais celui-ci est forcément assez vide hors-saison, ni ours, ni habitants. Je fini par croiser des gens, une famille d’américains du Mississippi égarés qui attendent le bateau pour rentrer à Flåm. Pour appeler le bateau qui passe sur le Fjord, il faut allumer une lumière sur le quai grâce à un petit interrupteur.  Le jour où l’ampoule lâche, c’est ballot. Heureusement celle-ci brille jusqu’à l’arrivée de notre ticket de retour.